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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 09:24

18 au 20 août 2012

 

Allemagne – Land de Hesse – Odenwald et Bergstrasse

 

Par un chaleur insupportable à certains moments, et surtout à certains endroits, nous avons passé quelques jours dans une région du sud du Land de Hesse, qui s’appelle la Bergstrasse . Ce nom lui vient bien sûr d’une route ancienne et  importante, qui relie les villes de Darmstadt et de Heidelberg. Mais il est également attribué à tout un cercle (Kreis), que la route en question traverse du Nord au Sud, mais qui en déborde largement, aussi bien dans la vallée du Rhin, vers l’Ouest, qu’à l’Est, dans une forêt dénommée Odenwald.

Cette forêt, qui prolonge la Forêt-Noire au Nord, sans être aussi élevée et aussi dense qu’elle, s’effondre subitement dans la vallée du Rhin, un peu comme les Vosges de l’autre côté du fleuve. Le versant, assez abrupt, jouit d’un climat très doux, qui le fait surnommer « la Riviera allemande ». Il est parsemé de villages et de petites villes, qui se distinguent par une proportion impressionnante de villas très cossues, de style italien plutôt qu’allemand.

C’est également dans cette région que la tradition situe plusieurs épisodes de la légende des Nibelungen , qui met en scène le fameux Siegfried, Brunhilde, les Walkyries et tutti quanti, et a servi d’exemple à ceux qui, en des temps moins propices, ont voulu exalter la valeur guerrière des Allemands.

Pour rappeler cette tradition, la cercle de la Bergstrasse est traversé par une promenade de plusieurs jours, dénommée Nibelungensteig , et qui relie le village de Zwingenberg, au bord de la plaine du Rhin, à la ville d’Erbach. Une autre promenade de plusieurs jours, l’Alemannenweg , dont le nom rappelle que la contrée fut habitée par les Alamans, après le départ des Romains, la sillonne également du sud-ouest au nord-est.

Nous logeons à l’hôtel « Poststuben », confortable sans être grandiose, dans le village d’Auerbach , au bord du quartier des villas. Autant dire que cet hôtel est particulièrement tranquille, et permet un repos bienfaisant après la promenade. On y mange très bien, tant le matin que le soir.

 Ruine Auerbach

Notre première randonnée débute à quelques mètres de l’hôtel, au pied de la colline et, à travers la forêt, nous amène d’abord à un château en ruine, du même nom que le village. Construit en grès rouge, il est très largement restauré, et domine toute la vallée du Rhin, sur laquelle on a une vue saisissante.

Vue du château Un panneau informatif nous apprend que ce château a été bâti au 12ème siècle par les comtes de Katzenelnbogen, et qu’il surveillait la frontière méridionale de leurs possessions. Quand leur lignage s’éteignit trois cents ans plus tard, la terre passa au landgrave de Hesse puis, de là, au Land dont elles forment toujours la limite.

Certaines pièces du château ont été transformées en restaurant, dont nous aurons l’occasion de goûter la cuisine (roborative) le lendemain soir. Du château, la promenade, bien décrite ici , nous conduit, toujours en forêt, à une vallée, à l’entrée du village de Hochstädten, et à une fontaine ancienne, elle aussi en pierres rouges, dénommée « Goethe-Brunnen ». C’est fou le nombre d’endroits  que ce brave Goethe, poète préféré des Allemands, a pu visiter dans son pays, et le nombre de fontaines ou d’arbres où il s’est reposé!

Remontant l’autre versant de la petite vallée, le chemin atteint un « ermitage », en fait un pavillon de chasse ou plutôt un local où les nobles du coin s’arrêtaient pendant leurs promenades. Ce joli bâtiment, construit en bois, à la particularité d’avoir quatre façades recouvertes d’écorce (de différentes essences d’arbres, si je me souviens bien) sur toute leur surface.

EremitageOn remonte ensuite sur une crête, et on longe un vignoble (eh oui !) jusqu’à une petite hutte, idéale pour le pique-nique. Très belle vue sur les confins de l’Odenwald.

OdenwaldPuis on redescend et on atteint rapidement le parc du château de Fürstenlager , tout en pente, aménagé en 1790 par les landgraves de Hesse, et planté de nombreuses espèces exotiques, qui ont bien profité du climat très doux de la région. On traverse tout le parc, jusqu’à un « village » (qui rappelle un peu celui de Marie-Antoinette à Versailles) et à un étang magnifiquement situé. Comme il a fait très chaud et que nous avons soif, nous profitons du café (« Biergarten ») installé dans le parc pour nous désaltérer, avant de rejoindre en une demi-heure le centre ancien d’Auerbach, et de là notre hôtel.

FürstenlagerCe fut vraiment une belle promenade, extrêmement variée.

Longueur : 7.9 km

Dénivellation : 125 – 334 mètres

GPSies

 

 Le second jour, nous décidons de parcourir une partie du Nibelungensteig. Nous gagnons la gare de Zwingenberg en voiture (c’est un arrêt plutôt qu’une gare), puis le village de Reichenbach_(Lautertal) par les transports en commun (train puis autobus, fréquents, ponctuels et rapides).

Du village, qui est dans une vallée, nous remontons un sentier très abrupt le long de la « Felsenmeer », littéralement la mer de rochers. Depuis le haut de la colline, sur plus d’un kilomètre, des milliers d’énormes rochers arrondis ont dévalé à la fin de la dernière période glaciaire, formant comme une gigantesque traînée dans la forêt. Le phénomène n’est pas rare en soi mais ici, il est particulièrement impressionnant par son amplitude.

FelsenmeerNous sommes dimanche et le site, très touristique, est envahi par les promeneurs et par les familles. La foule s’éclaircit néanmoins à mesure qu’on s’élève, et c’est presque seuls que nous atteignons, tout en haut, la tour Ohly, au sommet laquelle on ne peut plus accéder.

Une longue et magnifique descente en sous-bois nous conduit ensuite aux abords du village de Balkhausen , où nous profitons d’une table de pique-nique idéalement située pour nous restaurer. La vue de cet endroit, sur un paysage verdoyant de toutes parts, est tout simplement superbe. Nous traversons une route (la promenade les évite soigneusement) et entamons l’ascension du Melibokus , le plus haut « sommet » de la Bergstrasse, à  517 mètres d’altitude. On le voit de très loin.

MelibocusNous nous réjouissons d’arriver au sommet, car il fait vraiment très chaud, et nos réserves de liquide sont presqu’épuisées. Selon notre guide, une auberge  y est installée, où nous prendrons  une collation bien méritée.

Vallée du Rhin

Vue depuis le sommet du Melibokus


Catastrophe ! l’auberge, ou plutôt l’aubette, est bien là, mais elle fermée pour vacances annuelles. En plein mois d’août… Nous en sommes dès lors réduits à parcourir les quatre kilomètres qui nous séparent encore de notre but en croquant des mûres (heureusement rafraîchissantes) et en nous partageant les quelques centilitres d’eau (chaude !) qui nous restent. Par chance, le chemin descend continuellement, et se déroule très principalement en sous-bois, ce qui nous épargne les rayons cuisants du soleil.

Nous atteignons enfin Zwingenberg , joli village moyenâgeux où nous avions laissé notre voiture.

Encore une promenade splendide, parfaitement balisée, et qu’on peut parcourir dans les deux sens. Une nouvelle fois, beaucoup de variété.

Longueur : 13.2 km

Dénivellation : 98 – 522 mètres

GPSies

 Signalisation

    Prenanthes purpurea

 

 

Prenanthes purpurea, une plante commune au sud de la Loire. Sa présence ici est signe de la clémence du climat

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Troisième et dernier jour. Nous gagnons en voiture la petite ville de Lindenfels , perchée sur un éperon au cœur de l’Odenwald (à une trentaine de kilomètres d’où nous logeons).
LindenfelsUn grand parking accueille notre véhicule, et nous commençons notre périple par la traversée de la localité, proprette et bien restaurée. Nous dévalons ensuite la colline dans un paysage bocager et plaisant, atteignons le village d’Ellenbach, et remontons sur la colline de l’autre côté (le pays est une véritable succession de montagnes russes de faible altitude) par un large chemin qui serpente dans la forêt.

Tout là-haut, nous retrouvons le Nibelungensteig, plus loin qu’où nous l’avons emprunté hier, et nous le suivons vers la droite.

Nouvelle descente, jusqu’à une aire de pique-nique assez curieuse puisqu’en plus des bancs, barbecues, et huttes habituels, elle comporte un pédiluve, sorte de petite piscine alimentée par l’eau d’un ru, où mon épouse et mon fils se trempent les pieds gonflés par la chaleur torride et moite avec délectation.  Comme je n’ai jamais été un grand fan de l’eau, je les regarde et cela suffit à mon bonheur…

Aire de pique-niqueUn peu plus bas, on traverse le village fleuri de Schlierbach, qui fait déjà penser aux contreforts germaniques des Alpes, puis on remonte vers Lindenfels.

SchlierbachA quelques centaines de mètre de notre point d’arrivée, l’orage, qui couvait depuis une heure ou deux, se déclare et nous arrose copieusement de grosses gouttes rebondissantes qui nous détrempent jusqu’à l’os en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Nous avions imaginé de terminer notre séjour par une visite à une pâtisserie, mais, jugeant que nous ne sommes décidément plus présentables, nous reprenons notre véhicule pour un voyage de retour sans histoire.

GPSies

Longueur : 10.3 km

Dénivellation :  210 – 500 mètres  

 

Impatiens noli-tangere (à gauche) et Impatiens parviflora (à droite) poussent côte à côte le long du Nibelungensteig

 Impatiens parvifloraImpatiens noli-tangere

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