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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 11:37

Samedi 11 septembre  2010

Allemagne – Land Nordrhein-Westfalen – JÜLICH

Balade sur la Sophienhöhe (Tagebau Hambach - Jülich)

Longueur de la promenade: environ 11 km.

Balisage : promenade „H“ + extension

 http://www.rwe.com/web/cms/contentblob/77380/data/59361/wandern-sophienhoehe.pdf

Altitude minimale : 110 mètres

Altitude maximale : 260 mètres

 

La région enserrée dans le triangle formé par les villes d’Aix-la-Chapelle, de Cologne et de Düsseldorf est appelée « Braunkohlenrevier », ou, plus prosaïquement, « Kohlpott », parce que, un peu partout, elle est littéralement défoncée par de gigantesques mines de charbon à ciel ouvert. Les veines du précieux minerais, en couches successives, sont tellement proches de la surface qu’on a préféré excaver le sol qu’y creuser des galeries.

Une des mines les plus vastes, sinon la plus vaste, est celle de Hambach, à quelques kilomètres de Jülich. Cette dernière ville (appelée Juliers en français) était autrefois (c’est-à-dire il y a trois ou quatre siècles), la capitale d’un duché du même nom, âprement  disputé entre les belligérants des guerres louis-quatorziennes. Elle est toujours entourée de fortifications à la Vauban.

La mine en question a une surface de 34 kilomètres carrés ( !) pour une profondeur qui atteint 400 mètres, et elle s’étend sans cesse vers l’est, si bien que régulièrement, il est nécessaire de couper une route oui de déplacer un village pour permettre son agrandissement.

L’extraction du charbon laisse évidemment de nombreux « restes » qui, à Hambach, se sont accumulés en un immense terril. Et ce terril, ou en tout cas la partie qui n’accueillera plus de déchets, a depuis longtemps déjà été reboisée. C’est le Sophienhöhe, où mes pas m’ont conduit aujourd’hui.

Ce terril, ou plutôt cette colline boisée, comme il faut l’appeler aujourd’hui, est un véritable poumon vert pour les habitants de Jülich, de Düren et de toute cette région industrialisée et très peuplée. Il est bordé de plusieurs parkings, et sillonné par de nombreux promeneurs.

C’est sur le parking d’un café qui s’appelle aussi « Sophienhöhe », près du village de Hambach, que j’ai garé mon véhicule. Au début du chemin, une sorte de boîte aux lettres transparente offre aux gens intéressés de splendides cartes de promenade, parfaitement pliées et rangées. Elles sont gratuites, en parfait état, et le contenant, pourtant ouvert à tous les vents et fort isolé dès que le soir tombe, n’a pas été vandalisé. En serait-il de même dans les régions industrielles de Belgique ou de France ?

Me munissant d’une de ces cartes, je m’engage donc sur la promenade qui, tout du long, sera balisée d’un « H » noir sur fond blanc. Cette promenade se déroulera sur des chemins empierrés, tantôt larges, tantôt plus étroits, mais toujours très praticables.

Le chemin que j’emprunte monte en zigzags vers une croix qui signale le sommet du plateau. D’emblée, je suis stupéfait par la richesse botanique de la forêt.

Massettes

 A côté de très nombreuses essences arbustives, je note, parmi les fleurs, la présence de la petite centaurée(Centaurium erythraea), de la famille des Gentianacées, et de deux espèces de Gnaphalium (G. sylvaticum, vivace, et G.uliginosum, annuelle), ainsi que celle Coulemelled’une infinité de champignons, dont des coulemelles (Macrolepiota procera) munies parfois d’un chapeau de plus de 25 cm de diamètre !. Des traces sur le sol indiquent que cette forêt est également habitée par des chevreuils et par des sangliers. Enfin, çà et là, des zones humides, simplement spongieuses ou complètement envahies par l’eau, favorisent encore la diversification des espèces.

A la croix, je m’offre un petit détour circulaire qui permet, en contrebas, d’admirer un grand étang, et de longer une prairie clôturée où paressent des mouflons.

Plus loin, le chemin, plat dès lors qu’il parcourt le sommet du terril, m’amène à un autre lac, appelé « Inselsee », parce qu’il entoure un petite île. L’endroit est idyllique, et je m’y arrête un moment pour admirer les canards qui s’ébattent sur l’eau, ainsi qu’une famille de cygnes, composé des parents et de sept rejetons au plumage encore brunâtre.

 

 

Inselsee

Je continue sur un chemin, qui est en même temps celui d’un calvaire, dont les 14 stations sont matérialisées par de gros rochers entourés de verdure, portant chacun une plaque sculptée en acier forgé. Petit à petit, la végétation devient moins dense, et surtout moins haute car cette zone n’a été reboisée qu’assez récemment. Je profite donc d’une vaste vue sur la campagne avoisinante (vue qui, à certains endroits, porte jusqu’à l’Eifel), ainsi que sur le site d’exploitation du charbon, et sur les monstrueuses machines qui s’y activent (même le samedi). C’est tout à fait impressionnant.

Tagebau

Le chemin, en pente douce, longe alors un grand verger, puis un second lac, presque aussi bucolique que le premier, pour aboutir, au pied de la colline, sur une longue allée rectiligne, très fréquentée par les promeneurs et les cavaliers, que je suis vers la droite.

 

Niederzierer see

 Sa monotonie est heureusement tempérée par la présence d’un troisième lac, caché dans la forêt, et lui aussi colonisé par de nombreux oiseaux d’eau.

Au bout de deux petits kilomètres, je retrouve mon véhicule, surchauffé car j’ai omis de le garer à l’ombre…

 

Conclusion : Un endroit à découvrir, même s’il est situé dans une région qui, a priori, pourrait rebuter le promeneur.

 

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