Juillet 2010 : Autriche – 5ème jour
STYRIE : L’ascension du Tonion
Fallenstein (Gusswerk) – Schöneben – Sommet du Tonion – Tonionhütte - Fallenstein
Balisage : très bon
Carte : Wander-Rad- und Freizeit Karte Freytag & Berndt, WK 031 (Ötscherland - Mariazell) et WK 041 (Hochschwab)
Durée de la promenade: environ 6 heures
Cette fois, c’est du sérieux. L’ascension du Tonion, c’est près de 950 mètres de dénivelé, depuis Fallenstein, hameau de la commune de Gusswerk dans la vallée de l’Aschbach (750 mètres) jusqu’au sommet (1699 mètres).
Ma femme et mon fils y ont renoncé, préférant passer la journée en emplettes et en repos à Mariazell, où ils auront l’occasion de tester la magnifique piscine couverte.
C’est donc seul que je me lance à l’assaut de la montagne. Deux chemins se présentent à moi : le plus court grimpe directement de la vallée au sommet, en trois ou quatre kilomètres. On l’annonce magnifique, mais il est un peu au dessus de mes forces. Je préfère donc une voie beaucoup plus longue, mais plus confortable, par Schöneben.
Je quitte Fallenstein vers 10 heures, après avoir conduit ma famille à Mariazell, et je remonte lentement la vallée du Falbersbach, qui descend de la montagne au milieu des forêts. Le chemin, en légère mais constante montée, est empierré et carrossable, mais je n’y rencontrerai pratiquement aucun véhicule. Pourtant, à deux ou trois reprises, je dépasse une maison habitée, engloutie dans la forêt, en me demandant chaque fois comment il est possible de se retirer si loin du monde, et comment ces gens se débrouillent l’hiver, quand une épaisse couche de neige doit rendre la route impraticable…
Après environ une heure de marche sous un couvert qui me protège des rayons du soleil (il fait très chaud aujourd’hui), et un embranchement, où je continue tout droit, j’atteins la maison forestière de Schöneben, dans une clairière. Pour l’instant, elle est inhabitée, et un banc installé à proximité me permet de me reposer et de prendre des forces avant la véritable ascension (je suis à ce moment à 1100 mètres d’altitude).
Je quitte alors la route pour m’engager à droite dans un sentier étroit qui gravit la montagne, toujours en sous-bois. Je gagne ainsi environ 300 mètres en un kilomètre de parcours, et dépasse la Paulaquelle, source d’eau potable détectable grâce à un petit panonceau de bois.
Encore un petit effort, et j’arrivé à l’alpage, puis à un col (Herrenbodensattel) où se dresse un grand Christ en acier inoxydable, très moderne, et très curieux dans cet endroit perdu. Magnifique vue en face sur les alpages et plus loin, sur le Hohe Veitsch...
... et à gauche, sur Dürrigelalm.
Après avoir dîné en profitant du paysage, je tourne à droite, continue à remonter à travers prés jusqu’à Hochschnabeltörl, un autre col, où le passage d’une barrière en bois me permet d’accéder à une sorte de cuvette recouverte d’une végétation basse (buissons et landes). Je traverse cette cuvette par un sentier magnifique, qui serpente entre les rochers. S’ensuit une nouvelle montée très ardue, qui m’amène finalement au sommet du Tonion. La vue, à 360°, est tout simplement grandiose, et permet d’admirer tous les pics des environs : Dürrenstein et Ötscher au nord-ouest, Göller et Gippel au nord, Hohe Veitsch et Hochschwab au sud, Hochkar à l’ouest. Mariazell est là aussi, minuscule, tout en bas. Majestueux.
Après un repos bien mérité, je redescends par le chemin direct, celui que j’ai évité à l’aller. Et comme j’ai eu raison ! Ce chemin dégringole littéralement à travers les prés puis les forêts pour aboutir en un tournemain, deux cent soixante mètres plus bas, à la Tonionhütte. La hutte est gardée par un couple d’une soixantaine d’années, qui se dore au soleil en attendant le chaland. Me voyant arriver, le monsieur vient à ma rencontre, et m’invite à m’asseoir sur un des bancs jouxtant l’habitation, pour me rafraîchir. Ce que je fais évidemment. Nous parlons quelque temps de tout et de rien ; il est visiblement très content de voir du monde et, comme il connaît bien le fermier chez qui nous logeons, il ne me fera pas payer ma consommation.
Au bout d’une demi-heure, je quitte la hutte par un chemin forestier, que j’abandonne bientôt pour un sentier plus raide, à travers bois et buissons. De temps à autre, de magnifiques lis orangés (Lilium bulbiferum), en pleine floraison, ne manquent pas d’attirer mon attention.
Je perds ainsi très rapidement de l’altitude et, retrouvant un chemin d’exploitation plus large, je rejoins Fallenstein, ravi de cette fatigante mais superbe promenade.
Deux jolies plantes rencontrées au cours de la promenade: à droite, Cicerbita alpina et à gauche, Campanula pulla, endémique des Alpes orientales